La saison hivernale approche rapidement et annonce le retour des nombreux sports de glace. Qu’il s’agisse du hockey, du patinage de vitesse ou encore du patinage artistique, les risques de blessures sont une réalité quand on pratique l’une de ces disciplines. Parmi ces blessures, les lombalgies sont les plus courantes et il est donc important d’essayer de les prévenir en adoptant de bonnes habitudes sportives.

Sébastien Richard, physiothérapeute chez PCN, travaille notamment avec les Remparts de Québec ainsi qu’avec l’Équipe canadienne de patinage de vitesse. Dans ce billet, il offre de précieux conseils aux patineurs afin de les aider à prévenir les lombalgies et les autres blessures.

Quelques blessures fréquentes liées aux sports de glace

Selon la nature de chaque sport de glace, le type de blessures varie. Pour un sport de contact comme le hockey, on dénombre plusieurs commotions cérébrales et contusions. Dans le cas d’un sport d’endurance comme le patinage de vitesse, ce sont les blessures au dos qui sont le plus souvent observées. Voici une liste des principaux sports de glace et des types de blessures les plus fréquemment rencontrées :

  • Hockey:
    – Commotion cérébrale
    – Contusion
    – Lombalgie
    – Fracture
    – Entorse
  • Patinage de vitesse:
    – Lombalgie
    – Claquage musculaire
  • Patinage artistique:
    – Contusion
    – Lombalgie
    – Entorse

Une étude publiée en 2010 par l’Institut national de santé publique du Québec révèle que les sports sur glace sont responsables d’une bonne partie des blessures sportives au Québec.  Les blessures subies au hockey professionnel sont bien connues du public, mais celles touchant le patinage de vitesse, le patinage artistique ou le simple patinage libre le sont moins.

Les principales causes de lombalgie

Au hockey professionnel, les blessures traumatiques sont les blessures les plus fréquemment observées. Toutefois, au niveau des sports de glace en général, la lombalgie est la blessure la plus commune. Sébastien Richard explique qu’habituellement, tant au niveau amateur que professionnel, une mauvaise quantification de l’entraînement provoque la lombalgie. Or, plusieurs autres causes sont aussi observables :

  • La quantification de l’entraînement : Manque de préparation ou progression trop rapide de l’entraînement causant, très fréquemment, une lombalgie ou différents types de blessures.
  • La posture : Maintien prolongé d’une position dite non neutre qui entraine un stress mécanique plus important ou un déséquilibre musculaire. (Prenons, par exemple, les patineurs de vitesse qui doivent maintenir une position de flexion lombaire importante et qui patinent en tournant toujours dans le même sens.)
  • Le manque de stabilité : Manque de contrôle, de force et d’endurance au niveau des muscles du tronc ou manque de proprioception (perception de la position et du mouvement des différentes parties du corps) qui entraine un stress anormal sur les structures du dos lors du patinage.
  • Les traumatismes (chute ou mise en échec)

Une approche progressive est donc nécessaire dans les sports de glace. Il faut surtout éviter le « trop, trop vite » mentionne Sébastien Richard.

Comment prévenir une lombalgie ?

Qu’il s’agisse du hockey, du patinage artistique ou du patinage de vitesse, ces disciplines obligent le corps à adopter une position irrégulière. C’est pourquoi il est primordial de laisser aux muscles lombaires le temps de s’adapter. Il est donc recommandé de suivre un programme d’entrainement spécifique à la réalité des sports de glace. Un tel programme met l’emphase sur le développement des stabilisateurs lombaires, qui servent à maintenir le dos dans une position neutre. Une autre facette essentielle de l’entrainement : la proprioception. Les sports de glace demandent de se tenir en équilibre sur de fines lames, d’où l’importance de développer cette aptitude afin de prévenir les chutes et augmenter sa performance.

Comment se remettre d’une lombalgie?

Quoiqu’un programme d’entrainement conçu pour le patinage puisse réduire considérablement le risque de lombalgie, il est possible que ce type de blessure survienne tout de même. C’est pourquoi la consultation d’un physiothérapeute est importante si l’on désire effectuer un retour rapide au sport.

Suite à une évaluation de votre condition (à l’aide de différents tests fonctionnels)  le physiothérapeute sera en mesure de poser un diagnostic et de proposer un plan de traitement personnalisé. Le programme d’entrainement sera adapté en fonction du type de lombalgie, de sa gravité et de sa durée. Une combinaison de thérapies manuelles et d’exercices de réhabilitation permettra au physiothérapeute de réduire significativement la période de réadaptation et d’éviter les récidives de lombalgie.

Qu’en est-il du réchauffement et des étirements ?

Il est fortement suggéré de faire une séance d’activation pré-patinage (par exemple du jogging ou du vélo stationnaire) pour permettre aux muscles de se réchauffer graduellement.  Une seconde séance d’échauffement est recommandée, cette fois-ci sur la glace. Celle-ci doit consister en une série d’exercices d’intensité graduelle et d’exercices spécifiques au sport que l’on s’apprête à pratiquer, par exemple :

  • accélérations et virages pour le patinage de vitesse ;
  • maniement de la rondelle, passes et lancers pour le hockey ;
  • arabesques et sauts pour le patinage artistique.

Tout cela dans un but d’activation et d’éveil afin de préparer l’organisme à réaliser une performance sportive dans les minutes à venir. Un tel échauffement réduit considérablement les risques de blessures musculaires (claquages) et articulaires(entorses).

Pour ce qui est des étirements, la littérature scientifique actuelle les recommande principalement après l’exercice physique ou comme routine de relaxation en soirée. Le patinage artistique fait exception à cette recommandation. La flexibilité faisant partie intégrante de la performance, il est nécessaire d’intégrer les étirements dans la routine pré-patinage.

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